‘NOUS’ : Colère du peuple, le débat est nécessaire !

Les Français sont invités du 15 janvier et au 15 mars à participer au grand débat national voulu par le Président de la République, pour répondre au mouvement des gilets jaunes. Ce dernier a pour but de «transformer… les colères en solutions» et «bâtir un nouveau contrat pour la Nation ».

Le Président de la République veut s’adresser directement au peuple au mépris de la société civile organisée et représentative. Une société civile qui a toujours été un maillon important de notre démocratie, travaillant au quotidien avec les familles, reprenant avec elles leurs demandes individuelles, confrontées, voire négociées pour en faire des propositions d’intérêt général.

La colère des gilets jaunes au-delà des augmentations des prix du carburant, est le reflet d’une inégalité profonde. Qu’il s’agisse des problématiques scolaires, de celles liées à la répartition des richesses, aux transports et à la mobilité, une grande partie des aspirations des classes populaires et moyennes n’est pas prise en compte par les politiques publiques.

Les réformes conduites depuis 5 ans sur les aides sociales ou la politique familiale ont été concentrées sur les plus démunis délaissant cette classe populaire qui a du mal à faire face à ses dépenses de vie quotidienne. De même que les réformes de la fiscalité ont été l’occasion pour l’État de donner aux plus riches créant un sentiment d’inégalité profonde, la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) a été l’exemple le plus emblématique. Or le Président de la République a exclu la question de la justice fiscale en refusant son rétablissement.

Les citoyens ne veulent plus être de simples électeurs. Ils revendiquent leur légitimité à co-construire l’action publique.

Le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres constitue à la fois un frein pour lutter efficacement contre la pauvreté (moins d’impôts, moins de moyen pour les solidarités nationales). Cela montre combien la lutte des classes est de plus en plus prégnante en France mais aussi à travers le monde.

La CSF a toujours revendiqué la participation des habitants au processus de décision et la prise en compte de leurs productions dans la construction des décisions qui les concernent au quotidien.

La contestation d’aujourd’hui sur la représentativité des élus et des corps constitués s’est déjà exprimée d’abord par le délaissement des urnes par les classes populaires et par des révoltes des banlieues. Il faudra donc briser les barrières (les craintes des élus, la méfiance des habitants), pour rétablir la confiance et permettre la reconnaissance de leurs besoins et de leur capacité d’analyse créant ainsi une atmosphère de coopération.